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Découvrez tout sur le trouble de stress post-traumatique (TSPT) : ses causes, ses symptômes et les traitements efficaces pour en guérir. Comprenez comment le cerveau réagit face au trauma et quelles solutions existent pour retrouver une vie sereine.
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Le trouble de stress post-traumatique (TSPT) est une réaction psychologique intense à un événement traumatisant. Il peut toucher n’importe qui, à tout moment, et se manifeste par des flashbacks, de l’anxiété et des troubles du sommeil. Comment le cerveau réagit-il face au trauma ? Pourquoi certains développent-ils ce trouble alors que d’autres s’en remettent plus rapidement ? Décryptons ensemble les mécanismes du TSPT, ses symptômes et les solutions thérapeutiques pour en sortir.

Lorsque l’irréel apparaît face à vous…

Plus connu sous le nom de Trouble de Stress Post Traumatique, il peut toucher n’importe qui, n’importe quand et surtout, n’importe comment…

« Quoi ?! N’importe comment ? Vraiment n’importe comment ?! »

Alors, on va tout de suite se calmer, lorsque je dis « n’importe comment », ça ne veut pas dire que ça peut arriver en apprenant que John Snow est mort. Mais on va d’abord se pencher sur les mécanisme de ce trouble pour comprendre tout ça.

Pour commencer, il faut savoir que dans votre cerveau, il y a une paire de glandes que l’on appelle l’amygdale.

« Ah oui, mais non, on me les a enlevé quand j’étais petit.

– Non Raymond, on ne parle pas de l’amygdale linguale, mais bien de l’amygdale cérébrale »

L’amygdale :

Son rôle :

Cette amygdale permet de détecter les situations dangereuses, ou du moins, les situations que l’on considère comme dangereuses. Prendre la parole devant des dizaines de personnes, circuler sur le périphérique parisien ou encore le simple fait d’entendre une détonation peut suffire à activer l’amygdale. Une fois activée, l’amygdale transmet l’information à d’autres zones du cerveau (notamment le cortex préfrontal et l’hippocampe) afin de déterminer le degrés de dangerosité et de proposer une réponse adaptée. Et là, tout commence !

Son fonctionnement normal :

Pour envoyer le signal, l’amygdale sécrète des neurotransmetteurs (cortisol et adrénaline). C’est ce qui va préparer le corps à réagir rapidement et efficacement. Vous connaissez forcément ce processus puisqu’il s’appelle le stress. Le cortex préfrontal va analyser la situation de plus près et l’hippocampe va chercher dans les souvenirs des connaissances pouvant être utile dans cette situation. Une fois qu’une solution est trouvée, le signal est retourné à l’amygdale afin qu’elle adapte le stress généré. Si la solution est de courir au milieu d’une fusillade et de sauter au dessus d’un précipice de 30 mètres de haut, le cortisol et l’adrénaline seront sécrétés en grande quantité. Ils permettront aux muscles du corps de s’adapter. Donc, ça c’est ce qu’il se passe quand tout va bien.

« Façon de parler… »

Son dysfonctionnement :

Quand ça dérape, c’est l’amygdale qui s’emballe. Dès qu’elle détecte la situation dangereuse, un braquage par un homme armé par exemple, elle va se suractiver et sécréter beaucoup trop d’adrénaline et de cortisol. Ces neurotransmetteurs en trop grande quantité vont nuire à l’activité des autres zones (cortex préfrontal et hippocampe) qui ne pourront trouver une solution face au danger. Ils ne pourront donc pas envoyer de réponse à l’amygdale. Celle-ci, par l’absence de réponse, va redoubler d’effort en sécrétant encore plus de neurotransmetteurs dans l’espoir d’obtenir une réponse… Mais toujours rien. La suractivation de l’amygdale va s’arrêter lorsque la menace ne sera plus présente, donc après le départ de l’homme armé.

« Alors c’est bon, une fois tiré d’affaire, tout redevient normal !

– Hélas non, ce n’est pas si simple… »

Une fois la menace disparue, l’amygdale se calme mais pas complétement. Elle va rester sur le qui-vive et va garder en mémoire une trace de l’événement. Si bien que n’importe quelle menace (petite ou grosse) pourra provoquer une réaction disproportionnée. Et lorsqu’un détail de l’événement apparaît dans l’environnement, l’amygdale le détecte immédiatement. Il suffit que l’homme armé porte un nœud papillon rouge pour que tous les nœuds papillons rouges provoquent des visions sous forme de flash de l’événement.

« En fait, c’est juste l’amygdale qui pense que l’homme armé est de retour ?

– Exactement ! C’est ce qu’on appelle le conditionnement »

On ne va pas rentrer dans les détails du conditionnement puisque le sujet a déjà été traité dans un autre article (ici). Ce qu’il faut retenir c’est que l’émotion au moment du braquage est tellement forte qu’un lien se créé directement entre les détails du braquage (lieu, vêtements, odeurs…) et la sensation de danger.

« Donc les symptômes ne se manifestent qu’en présence des détails du braquage ?

– Non, ce serait trop simple »

L‘amygdale restant activée en permanence, elle utilise des ressources qui vont fatiguer et provoquer des problèmes de concentration mais aussi des difficultés à dormir.

« Hé oui, pas facile de dormir lorsqu’on se pense en danger »

Symptômes :

Derrière, l’irritabilité va suivre ainsi que l’impulsivité… Ce qui peut pousser les personnes dans des comportements addictifs, avec ou sans substances (voir articles sur les addictions et les addictions comportementales).

Mais les symptômes les plus handicapants sont :

🔹Les reviviscences (cité plus haut) :

Ce sont des souvenirs de l’événement traumatique faisant irruption sans prévenir sous forme de flash et provoquant des sensations désagréables (c’est peu dire).

🔹La dissociation :

L’amygdale est court-circuitée, ce qui provoque une absence d’émotion voir même de réaction totale, la personne dissociée paraît absente et figée.

🔹L’évitement :

De tous les détails pouvant rappeler l’événement et ça peut se généraliser (voir l’évitement dans l’article sur l’anxiété)

« Ah oui quand même… Et on peut guérir de ça ?

– Oui, et heureusement ! »

Psychothérapies :

Lorsque ces symptômes durent moins d’un mois, on parle de trouble de stress post traumatique aigu qui ne nécessite pas forcément de soins. S’ils durent plus d’un mois, le trouble est installé. Il sera alors nécessaire de consulter un professionnel. Les thérapies jusqu’alors efficaces pour traiter ces symptômes sont les TCC, l’hypnose et l’EMDR.

En bref, il faut retenir que le trouble de stress post traumatique est une réaction normale face à une situation très stressante. Normale, mais handicapante, alors, n’hésitez pas… 😉 => Contact

Bibliographie :

American Psychiatric Association. (2013). Diagnostic and statistical manual of mental disorders (5th ed.).

Chidiac, N. Crocq, L. (2010) Annales Médico-Psychologiques 168 311–319

Davis M. The role of the amygdala in conditioned and unconditioned fear and anxiety. In : Aggleton JP ed. The amygdala. Oxford : Oxford University Press, 2000 ; 213-288.

Herman, J. (1992). Trauma and recovery: the aftermath of violence : From domestic abuse to political terror. New York : BasicBooks.

Janet, P. (1889), L’automatisme psychologique : première partie

Mason, JW. (1971) A re-evaluation of the concept of “non-specificity” in stress theory. J Psychiatr Res ; 8 : 323–333.

Schmidt, N., B., et al. (2008). Exploring human freeze responses to a threat stressor. Journal of behavior therapy and experimental psychiatry, 39(3).

Selye, H. (1956). The stress of life. McGraw-Hill.

FAQ

1. Qu’est-ce que le trouble de stress post-traumatique (TSPT) ?
Le TSPT est un trouble anxieux qui survient après un événement traumatisant. Il se manifeste par des flashbacks, des cauchemars, une hypervigilance et une forte détresse émotionnelle.

2. Quels sont les symptômes du stress post-traumatique ?
Les principaux symptômes sont les reviviscences (flashbacks), l’évitement des situations rappelant le traumatisme, une hypervigilance, des troubles du sommeil et une forte anxiété.

3. Comment le TSPT affecte-t-il le cerveau ?
Le stress post-traumatique entraîne une suractivation de l’amygdale, responsable de la peur, et une inhibition de l’hippocampe, qui empêche la bonne gestion des souvenirs traumatisants.

4. Quels sont les traitements efficaces pour le TSPT ?
Les thérapies cognitivo-comportementales (TCC), l’EMDR (désensibilisation et retraitement par les mouvements oculaires) et l’hypnose sont des traitements scientifiquement reconnus pour traiter le TSPT.

5. Peut-on guérir du stress post-traumatique ?
Oui, avec un accompagnement psychologique adapté et parfois un traitement thérapeutique efficace, il est tout à fait possible de se rétablir et de retrouver une qualité de vie normale.

MARIUS François Psychologue et Hypnothérapeute Moulins 03000

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