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Illustration d’un groupe diversifié de personnes offrant un soutien social dans un cadre accueillant.
Dans

Ou comment notre entourage influence notre bien-être mental et physique.
Vous pensez que votre famille, vos amis ou même vos collègues n’ont pas d’impact direct sur votre santé mentale et physique ? Pourtant, la science prouve le contraire. Le soutien social est un facteur clé du bien-être, de la résilience et même de la longévité.

« Oui bon, c’est sympa d’avoir des amis, mais c’est pas ça qui me guérit d’une grippe ! »

Détrompe-toi, Marvin…

Qu’est-ce que le soutien social ?

Le soutien social se définit comme l’ensemble des interactions et des ressources fournies par l’entourage d’un individu pour l’aider à faire face aux défis de la vie (Cohen & Wills, 1985). Il ne se limite pas à la simple présence physique de proches mais inclut aussi le soutien émotionnel, informationnel et instrumental.

Il existe trois grandes catégories de soutien social :

🔹Le soutien émotionnel :

Il implique l’écoute, l’empathie et l’encouragement. C’est ce qui vous fait vous sentir compris et soutenu dans vos émotions.

🔹Le soutien instrumental :

Il s’agit d’une aide concrète, comme prêter de l’argent, faire des courses pour quelqu’un en difficulté ou l’aider dans des tâches du quotidien.

🔹Le soutien informationnel :

Il concerne les conseils et les informations permettant de mieux faire face à une situation.

Pourquoi le soutien social est-il si important ?

Le soutien social n’est pas qu’un simple réconfort psychologique, c’est un déterminant majeur de la santé.

1. Il réduit le stress et ses effets négatifs

Les recherches en psychologie montrent que le soutien social réduit la sécrétion de cortisol, l’hormone du stress (Uchino, 2009). Selon Cohen et Wills (1985), il agit comme un « tampon » contre le stress, réduisant l’impact des événements négatifs. Une personne soutenue émotionnellement ressent moins l’impact des situations stressantes et récupère plus rapidement après une épreuve difficile.

Le soutien social est particulièrement crucial dans des périodes de vulnérabilité, comme le deuil, les maladies chroniques ou les épisodes de dépression. Un entourage empathique et encourageant aide à reconstruire un sentiment de sécurité et à retrouver une stabilité émotionnelle (Stroebe et al., 2005).

2. Il protège contre les troubles mentaux

Un faible soutien social est associé à une plus grande prévalence de troubles anxieux et dépressifs (House, Landis & Umberson, 1988). À l’inverse, des liens sociaux solides favorisent une meilleure résilience face aux événements traumatiques.

3. Il améliore la santé physique

Les effets du soutien social ne se limitent pas au mental : plusieurs études montrent qu’il réduit l’inflammation et favorise une meilleure réponse immunitaire (Kiecolt-Glaser et al., 2005). Certaines recherches suggèrent même qu’un bon réseau social peut prolonger la durée de vie (Holt-Lunstad, Smith & Layton, 2010). Par ailleurs, un réseau de soutien favorise l’adoption de comportements de santé positifs, comme l’adhésion aux traitements médicaux et la gestion du stress (Uchino, 2006).

4. Il favorise de meilleures habitudes de vie

Les proches influencent nos comportements : ils encouragent une bonne alimentation, une activité physique régulière et peuvent nous inciter à éviter les comportements à risque comme la consommation excessive d’alcool ou le tabac (Christakis & Fowler, 2007).

Les risques d’un soutien social inadapté

Si un soutien bienveillant est bénéfique, un soutien mal adapté peut être une source supplémentaire de stress. Schaefer et al. (1981) différencient le soutien émotionnel (écoute, empathie), le soutien instrumental (aide concrète) et le soutien informatif (conseils, guidance). Lorsqu’un individu reçoit un type de soutien inadapté à ses besoins, cela peut générer frustration et isolement.

Par exemple, un soutien excessif peut conduire à une perte d’autonomie et à un sentiment d’incompétence, particulièrement chez les personnes confrontées à une maladie ou à un handicap (Bolger & Amarel, 2007). À l’inverse, un manque de soutien ou des réponses minimisantes face à une détresse peuvent renforcer les symptômes dépressifs et conduire à un retrait social (Lepore, 2001).

Un autre aspect préoccupant est le soutien négatif, qui peut prendre la forme de critiques, de jugements ou d’une influence néfaste. Certaines relations, qualifiées de toxiques, peuvent exacerber le stress, notamment lorsqu’elles induisent une dépendance émotionnelle, du contrôle ou du harcèlement psychologique (Rook, 1984).

Enfin, les comportements de co-rumination – discussions répétées sur des problèmes sans chercher de solution – peuvent intensifier l’anxiété et la dépression, particulièrement chez les adolescents et les jeunes adultes (Rose, 2002).

Le paradoxe du soutien social à l’ère numérique

Avec les réseaux sociaux, le soutien social semble plus accessible que jamais. Pourtant, certaines études montrent qu’un usage excessif des interactions virtuelles peut mener à un isolement paradoxal et à une détérioration de la santé mentale (Twenge et al., 2018).

Alors, un conseil : privilégiez les relations réelles et authentiques !

« Ok, mais si j’ai pas d’amis ? »

Pas de panique, Marvin !

Le soutien social peut être trouvé dans différents cercles : la famille, les collègues, les groupes de soutien, ou même des associations. L’important est d’établir des connexions significatives.

Bref…

Le soutien social est un pilier essentiel du bien-être, à la fois mental et physique. Que ce soit en période de crise ou dans la vie quotidienne, être entouré de relations de qualité fait toute la différence. Prenez soin de vos liens sociaux, ils sont votre meilleur rempart contre le stress et les maladies.

Bonus : pour un service de soutien adapté => Ici

Bibliographie

  • Bolger, N., & Amarel, D. (2007). Effects of social support visibility on adjustment to stress: Experimental evidence. Journal of Personality and Social Psychology, 92(3), 458–475.
  • Christakis, N. A., & Fowler, J. H. (2007). The spread of obesity in a large social network over 32 years. New England Journal of Medicine, 357(4), 370-379.
  • Cohen, S., & Wills, T. A. (1985). Stress, social support, and the buffering hypothesis. Psychological Bulletin, 98(2), 310-357.
  • Holt-Lunstad, J., Smith, T. B., & Layton, J. B. (2010). Social relationships and mortality risk: A meta-analytic review. PLoS Medicine, 7(7), e1000316.
  • House, J. S., Landis, K. R., & Umberson, D. (1988). Social relationships and health. Science, 241(4865), 540-545.
  • Kiecolt-Glaser, J. K., Gouin, J. P., & Hantsoo, L. (2010). Close relationships, inflammation, and health. Neuroscience & Biobehavioral Reviews, 35(1), 33-38.
  • Lepore, S. J. (2001). A social–cognitive processing model of emotional adjustment to cancer. Psychosocial Aspects of Oncology, 3, 99–118.
  • Rook, K. S. (1984). The negative side of social interaction: Impact on psychological well-being. Journal of Personality and Social Psychology, 46(5), 1097–1108.
  • Rose, A. J. (2002). Co-rumination in the friendships of girls and boys. Child Development, 73(6), 1830–1843.
  • Schaefer, C., Coyne, J. C., & Lazarus, R. S. (1981). The health-related functions of social support. Journal of Behavioral Medicine, 4(4), 381–406.
  • Stroebe, W., Stroebe, M., & Schut, H. (2005). Gender differences in adjustment to bereavement: An empirical and theoretical review. Review of General Psychology, 9(1), 48–66.
  • Thoits, P. A. (2011). Mechanisms linking social ties and support to physical and mental health. Journal of Health and Social Behavior, 52(2), 145–161.
  • Twenge, J. M., Joiner, T. E., Rogers, M. L., & Martin, G. N. (2018). Increases in depressive symptoms, suicide-related outcomes, and suicide rates among US adolescents after 2010 and links to increased new media screen time. Clinical Psychological Science, 6(1), 3-17.
  • Uchino, B. N. (2006). Social support and health: A review of physiological processes potentially underlying links to disease outcomes. Journal of Behavioral Medicine, 29(4), 377–387.
  • Uchino, B. N. (2009). Understanding the links between social support and physical health: A life-span perspective with emphasis on the separability of perceived and received support. Perspectives on Psychological Science, 4(3), 236-255.

FAQ

1. Qu’est-ce que le soutien social ?

Le soutien social désigne l’aide apportée par l’entourage, sous forme émotionnelle, instrumentale ou informationnelle, pour faire face aux difficultés de la vie.

2. Comment le soutien social influence-t-il la santé mentale ?

Il réduit le stress, protège contre l’anxiété et la dépression et améliore la résilience face aux épreuves.

3. Le soutien social peut-il influencer la santé physique ?

Oui, il favorise une meilleure réponse immunitaire, réduit l’inflammation et peut même prolonger la durée de vie.

4. Peut-on avoir du soutien social uniquement via les réseaux sociaux ?

Les interactions en ligne peuvent compléter le soutien social, mais elles ne remplacent pas le contact réel, qui reste fondamental pour la santé mentale et physique.

5. Comment améliorer son réseau de soutien social ?

S’impliquer dans des activités sociales, rejoindre des groupes de soutien, renforcer les liens familiaux et amicaux et cultiver l’entraide au quotidien.

MARIUS François Psychologue et Hypnothérapeute Moulins 03000

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