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Infographie des phases du sommeil : N1 (léger), N2, N3 (profond), et REM, avec rêves et hallucinations hypnagogiques.
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Chaque soir, lorsque vous plongez dans le sommeil, votre corps et votre esprit s’embarquent dans une odyssée invisible. Loin d’être une simple pause, le sommeil est un théâtre où se jouent des hallucinations mystérieuses, des paralysies troublantes, des cycles complexes, un archivage de souvenirs, des rêves énigmatiques, et bien plus encore. Mais que se passe-t-il vraiment pendant ces heures où le monde semble s’effacer ?

« Le cerveau et le corps se reposent pendant le sommeil, c’est pas compliqué à comprendre ! »

Belle tentative Laure, mais non ! Lors du sommeil, le cerveau est en plein ébullition : hallucinations, rêves, création de souvenirs…

Les hallucinations hypnagogiques et hypnopompiques : des éclairs oniriques du sommeil

Vous avez peut-être déjà vu des formes dansantes, entendu des murmures ou senti une présence étrange juste avant d’entrer dans le sommeil ou au réveil. C’est ce qu’on appelle des hallucinations hypnagogiques (à l’endormissement) et hypnopompiques (au réveil). Une revue systématique de 2019 a analysé 35 études incluant plus de 10 000 participants. Elle révèle que 20 à 40 % des personnes vivent ces expériences, souvent sous forme d’images visuelles, de sons ou de sensations tactiles, liées à une transition entre veille et sommeil paradoxal (Waters & al. 2016).

Ces hallucinations sont des manifestations de l’activité onirique du sommeil REM qui se produit pendant un état de conscience partielle. Pendant le sommeil REM, le cortex préfrontal (responsable de la logique et de l’inhibition) est hypoactif, tandis que les aires sensorielles et associatives (comme le cortex visuel et auditif) sont hyperactives, générant des images ou sons vifs semblables à des rêves (Hobson & Friston, 2012).

Les hallucinations hypnagogiques surviennent lors de la transition vers le sommeil REM (phase N1 ou N2 du sommeil léger), où le cerveau peut produire des images oniriques avant que la conscience ne soit totalement éteinte. Les hallucinations hypnopompiques, quant à elles, se produisent lorsque des éléments du sommeil REM persistent au réveil, mélangeant des perceptions oniriques avec la réalité (Denis et al., 2018).

Facteurs favorisants : le stress, la fatigue, la privation de sommeil, et des troubles comme la narcolepsie augmentent la probabilité de ces hallucinations. Les substances psychoactives (alcool, drogues) peuvent également perturber les transitions sommeil/éveil (Jalal, 2018).

« C’est comme si le rêve débordait sur la réalité »

C’est exactement ça et je crois me souvenir que cette phrase vient de l’excellent The Haunting Of Hill House

Rien de bien méchant jusque là, c’est un phénomène qui touche la majorité de la population, qui en garde un souvenir ou non. Cependant, d’autres phénomènes peuvent être un peu plus marquant pour les personnes qui les vivent. Souvent interprétées comme des expériences paranormales, les paralysies du sommeil sont des petits « bugs » du cerveau, complètement anodins.

Les paralysies du sommeil : un corps en pause, un esprit éveillé

Se réveiller conscient mais incapable de bouger, parfois avec une sensation d’oppression ou de présence menaçante, est une expérience marquante. Une étude transversale de 2018 (Denis & al.) a estimé que 7,6 % de la population générale connaît une paralysie du sommeil au moins une fois.

La paralysie du sommeil est liée à une intrusion ou une persistance des mécanismes du sommeil REM pendant un état de conscience partielle. Pendant le sommeil REM, le cerveau inhibe les neurones responsables de la motricité, provoquant une atonie musculaire (paralysie physiologique) pour empêcher les mouvements liés aux rêves (Brooks & Peever, 2012).

Lors de la paralysie du sommeil, il y a une dissociation entre l’état de conscience (partiellement éveillée) et l’état physiologique du corps (encore en atonie REM). Cela peut se produire :

  • À l’endormissement (hypnagogique), lorsque le cerveau passe rapidement en sommeil REM sans transiter pleinement par le sommeil lent.

  • Au réveil (hypnopompique), lorsque l’atonie musculaire persiste après la reprise de la conscience (Sharpless & Barber, 2011).

Les perturbations des rythmes circadiens (privation de sommeil, horaires irréguliers), le stress, et certaines conditions comme la narcolepsie augmentent la probabilité de paralysie du sommeil. Ces facteurs désynchronisent les processus homéostatiques et circadiens qui régulent les transitions sommeil/éveil (Jalal, 2018).

« C’est bien beau tout ça, mais je te dis qu’il y avait quelqu’un dans ma chambre quand je me suis réveillé ! »

Oui, je sais que ça semblait réel Laure…

La sensation de peur ou d’oppression souvent rapportée est liée à une hyperactivation de l’amygdale, qui interprète l’incapacité à bouger comme une menace, amplifiant l’anxiété (Denis et al., 2018). C’est ce qu’on retrouve en partie dans le trouble de stress post traumatique.

Sharpless et Barber (2011) ont décrit la paralysie du sommeil comme un état mixte de conscience, où des éléments du sommeil REM (atonie) coexistent avec un éveil partiel, souvent déclenché par un sommeil fragmenté ou un stress.

« C’est comme si le corps restait verrouillé en mode « sommeil », laissant l’esprit explorer un entre-deux déroutant »

Ou plutôt un entre-quatre…

Les phases du sommeil : une chorégraphie nocturne

Le sommeil est un ballet structuré en cycles d’environ 90 minutes, alternant plusieurs phases. Une revue de 2020, publiée dans Nature Reviews Neuroscience, a synthétisé des données d’électroencéphalographie (EEG) et de neuroimagerie pour décrire ces étapes : le sommeil léger (N1 et N2, 50 % du temps), où le corps ralentit ; le sommeil profond (N3, 20 %), crucial pour la récupération physique ; et le sommeil paradoxal (REM, 25 %), marqué par une activité cérébrale intense et des rêves.

Le sommeil est structuré en cycles d’environ 90 minutes, chacun comprenant des phases NREM (N1, N2, N3) suivies d’une phase REM. Ces cycles sont régulés par deux processus principaux :

  • Processus homéostatique : Le besoin de sommeil s’accumule pendant l’éveil, en partie à cause de l’accumulation d’adénosine dans le cerveau, qui favorise le sommeil lent profond (Borbély et al., 2016).

  • Processus circadien : L’horloge biologique, située dans le noyau suprachiasmatique de l’hypothalamus, synchronise les phases de sommeil et d’éveil sur un cycle de 24 heures, influencée par des signaux externes comme la lumière et la température (Dijk & Archer, 2009).

Ces mécanismes interagissent pour déterminer la durée, la profondeur et la répartition des phases du sommeil.

Le sommeil lent, ou NREM, (sommeil léger + sommeil léger consolidé + sommeil profond) représente environ 75–80 % du temps total de sommeil chez l’adulte et est essentiel pour la récupération physique et cognitive.

🔹Stade N1 (sommeil léger) :

N1 est une phase de transition où la conscience s’atténue. Les perceptions sensorielles sont réduites, mais des sursauts hypniques (contractions musculaires soudaines) peuvent survenir, probablement en raison d’une activité résiduelle des motoneurones (Berry et al., 2020). Sa durée représente environs 5% du sommeil total d’un adulte.

🔹Stade N2 (sommeil léger consolidé) :

Il consolide la mémoire procédurale et déclarative, grâce à l’activité des fuseaux de sommeil qui facilitent la plasticité synaptique (Walker & Stickgold, 2006). Sa durée représente environs 50% du sommeil total.

🔹Stade N3 (sommeil lent profond) :

Le sommeil N3 est associé à une diminution du métabolisme cérébral (environ 20–30 % de moins qu’à l’éveil), favorisant la récupération énergétique et l’élimination des déchets métaboliques (Xie et al., 2013). N3 est crucial pour la restauration physique (sécrétion de l’hormone de croissance), la consolidation de la mémoire déclarative, et la régulation immunitaire (Walker & Stickgold, 2006). Il représente environs 20% du sommeil total, plus fréquent en début de nuit.

🔹Sommeil paradoxal (REM) :

C’est au cours de ce stade du sommeil que les rêves émergent. Pour se faire, l’atonie musculaire est activée par une inhibition neuronale (Brooks & Peever, 2012). Puis, le cortex préfrontal dorsolatéral (lié à la logique) devient hypoactif, tandis que le système limbique (amygdale, hippocampe) hyperactif, expliquant les rêves émotionnels et souvent illogiques (Hobson et al., 2000).

Le sommeil REM favorise la consolidation de la mémoire émotionnelle et procédurale, la régulation émotionnelle, et la plasticité cérébrale. Il est également associé à une augmentation de l’activité métabolique cérébrale, proche de celle de l’éveil (Walker & Stickgold, 2006). Il dure environs 20% du sommeil total.

« C’est comme si notre cerveau passait la nuit à classer nos expériences dans une bibliothèque, pour les rendre plus accessibles au réveil « 

Et pas seulement, ça permet aussi de digérer les évènements

Le sommeil et les émotions :

Les rêves, ces récits parfois absurdes, parfois profonds, sont une fenêtre sur l’activité du cerveau. Une étude de 2010 (Nir & al.,), a mis en évidence que les rêves activent une partie du cortex préfrontal (décision, planification) et l’amygdale (émotions), suggérant un rôle dans le traitement des émotions et la résolution de conflits. Le sommeil permet de réguler l’activité de l’amygdale (stress) face à des stimuli négatifs (Vandekerckhove & al., 2021). Par opposition, une privation de sommeil va entraver la régulation émotionnel et de ce fait, entrainer des complications. L’insomnie chronique par exemple, augmente le risque de dépression et d’anxiété (Baglioni & al., 2016).

« Pourtant Dali se privait de sommeil pour améliorer sa créativité »

Ce n’est pas tout à fait ça…

Pour la petite histoire, Dalí et même Edison s’endormait avec un objet lourd et de préférence métallique dans une main. De sorte que, lors de l’endormissement, les muscles se détendent, l’objet tombe sur le sol et le bruit provoque le réveil. Les divagations de leur esprit, que nous pouvons maintenant expliquer par le terme « hallucination hypnagogique » leur permettait d’avoir de nouvelles idées créatrices et originales.

Quant à lui, le sommeil stimule la créativité en favorisant des connexions neuronales inédites. Une étude expérimentale de 2009 (Cai & al.,) a testé 80 participants sur des tâches de résolution de problèmes après une nuit de sommeil ou une privation. Ceux ayant dormi trouvaient des solutions plus créatives, grâce à une meilleure intégration des informations pendant le sommeil paradoxal. C’est comme si le cerveau, en dormant, tissait des ponts inattendus entre les idées, éclairant de nouvelles perspectives.

En bref…

Le sommeil permet de traiter tous les événements vécus afin de les digérer et de les ranger en mémoire. C’est ce processus qui va favoriser l’apparition de rêves. Ce processus peut se rapprocher des hallucinations hypnagogiques et hypnopompiques ou encore des paralysies du sommeil. Il est essentiel à la survie de l’être humain, que ce soit physiquement mais aussi mentalement. Alors ne négligez pas votre sommeil, sauf si vous vous appelez Salvador Dali… 😉

Ne manquez pas les tips pour améliorer votre sommeil en fin d’article !


Bibliographie

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  • Berry, R. B., Brooks, R., Gamaldo, C., Harding, S. M., Lloyd, R. M., Quan, S. F., Troester, M. T., & Vaughn, B. V. (2020). The AASM manual for the scoring of sleep and associated events: Rules, terminology and technical specifications (Version 2.6). American Academy of Sleep Medicine.

  • Borbély, A. A., Daan, S., Wirz-Justice, A., & Deboer, T. (2016). The two-process model of sleep regulation: A reappraisal. Journal of Sleep Research, 25(2), 131–143.

  • Dijk, D. J., & Archer, S. N. (2009). Circadian and homeostatic regulation of human sleep and wakefulness. Sleep Medicine Clinics, 4(2), 119–130.

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  • Cao, B., Chen, Y., & Zhu, Y. (2022). Environmental factors and sleep quality: A review of field studies in residential settings. Building and Environment, 223, 109451.

  • Denis, D., French, C. C., & Gregory, A. M. (2018). A systematic review of variables associated with sleep paralysis. Sleep Medicine Reviews, 38, 141–157.

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  • Jalal, B. (2018). The neuropharmacology of sleep paralysis hallucinations: Serotonin 2A activation and the role of culture. Frontiers in Human Neuroscience, 12, 466.

  • Klinzing, J. G., Niethard, N., & Born, J. (2022). Mechanisms of memory consolidation during sleep: Insights from neuroimaging and electrophysiological studies. Neuron, 110(7), 1127-1140.

  • Nir, Y., & Tononi, G. (2010). Dreaming and the brain: From phenomenology to neurophysiology. Nature Reviews Neuroscience, 11(2), 88–100.

  • Sharpless, B. A., & Barber, J. P. (2011). Lifetime prevalence rates of sleep paralysis: A systematic review. Sleep Medicine Reviews, 15(5), 311–315.

  • Vandekerckhove, M., & Wang, Y. (2021). Emotion, emotion regulation, and sleep: An intimate relationship. Journal of Neuroscience, 41(12), 2567-2577.

  • Walker, M. P., & Stickgold, R. (2006). Sleep, memory, and plasticity. Annual Review of Psychology, 57, 139–166.

  • Waters, F., Blom, J. D., Dang-Vu, T. T., Cheyne, A. J., Alderson-Day, B., Woodruff, P., & Collerton, D. (2016). What is the link between hallucinations, dreams, and hypnagogic–hypnopompic experiences? Sleep Medicine Reviews, 47, 94-102.

  • Xie, L., Kang, H., Xu, Q., Chen, M. J., Liao, Y., Thiyagarajan, M., O’Donnell, J., Christensen, D. J., Nicholson, C., Iliff, J. J., Takano, T., Deane, R., & Nedergaard, M. (2013). Sleep drives metabolite clearance from the adult brain. Science, 342(6156), 373–377.

  • Zhang, N., Cao, B., & Zhu, Y. (2020). Effects of bedroom environmental conditions on sleep quality: A systematic review. Sleep, 43(Supplement_1), A123–A124.

FAQ

1. Les hallucinations hypnagogiques sont-elles un signe de maladie ?

Non, elles sont courantes (20-40 % des gens) et souvent bénignes. Elles peuvent être plus fréquentes en cas de stress ou de troubles comme la narcolepsie, auquel cas un médecin peut être consulté.

2. Comment éviter les paralysies du sommeil ?

Adoptez une hygiène de sommeil régulière (heures fixes, environnement calme), réduisez le stress et évitez les stimulants avant le coucher. Si elles persistent, un spécialiste du sommeil peut aider.

3. Combien de temps dure chaque phase du sommeil ?

Un cycle de 90 minutes comprend environ 50 % de sommeil léger (N1, N2), 20 % de sommeil profond (N3) et 25 % de sommeil paradoxal (REM). Une nuit compte 4 à 6 cycles.

4. Le sommeil améliore-t-il vraiment la mémoire ?

Oui, le sommeil profond consolide les faits (souvenirs déclaratifs), et le sommeil paradoxal renforce les compétences (souvenirs procéduraux). Dormir après avoir appris est essentiel.

5. À quoi servent les rêves ?

Ils semblent traiter les émotions, résoudre des conflits internes et stimuler la créativité. Leur rôle exact reste débattu, mais ils mobilisent des régions clés comme l’amygdale.

6. Peut-on contrôler ses rêves ?

Oui, avec les rêves lucides. Tenir un journal de rêves, pratiquer des « checks » en journée (ex. : vérifier si on rêve) ou utiliser des techniques de méditation peut aider.

7. Que se passe-t-il si je dors mal régulièrement ?

Un sommeil perturbé augmente le risque de dépression, d’anxiété et de troubles cognitifs. Consulter un spécialiste pour améliorer son hygiène de sommeil est recommandé.

8. Le sommeil peut-il vraiment booster ma créativité ?

Oui, surtout le sommeil paradoxal, qui favorise les connexions inédites entre idées. Une bonne nuit après un problème peut révéler des solutions originales.

Bonus : 10 Tips pour Améliorer Votre Sommeil, Backés par la Science

Votre sommeil est un trésor, mais parfois, il peut ressembler à une énigme difficile à résoudre. Pas de panique ! Voici 10 conseils scientifiquement prouvés pour optimiser vos nuits et plonger dans des sommeils réparateurs. Chaque astuce s’appuie sur des études récentes, pour que vous puissiez dormir sur vos deux oreilles, en toute confiance.

1. Adoptez des horaires réguliers, même le week-end

Un rythme de sommeil stable aide votre horloge biologique à fonctionner comme une montre suisse. Une méta-analyse de 2021, publiée dans Sleep Medicine Reviews, a synthétisé 36 études incluant 50 000 participants. Les résultats montrent que des horaires de coucher et de lever constants réduisent le temps d’endormissement de 20 % et augmentent la qualité du sommeil (efficacité du sommeil : +15 %).
Tip pratique : Couchez-vous et levez-vous à la même heure, avec une variation maximale de 30 minutes, même le samedi !

2. Limitez l’exposition à la lumière bleue avant le coucher

Les écrans (smartphones, tablettes) émettent une lumière bleue qui perturbe la production de mélatonine, l’hormone du sommeil. Une étude randomisée de 2020, parue dans Journal of Sleep Research, a testé 80 participants utilisant des lunettes filtrant la lumière bleue deux heures avant le coucher. Leur temps d’endormissement a diminué de 15 minutes, et la qualité du sommeil s’est améliorée.
Tip pratique : Évitez les écrans 1 à 2 heures avant de dormir ou utilisez un mode « nuit » ou des lunettes anti-lumière bleue.

3. Créez un environnement de sommeil optimal

Une chambre sombre, fraîche et silencieuse favorise un sommeil profond. Une revue systématique de 2020 (Zhang & al.,), a analysé l’environnement de sommeil. Une température de 16-20 °C, une obscurité totale et un bruit inférieur à 40 décibels augmentent la durée du sommeil profond de 10 à 15 %.
Tip pratique : Investissez dans des rideaux occultants, un ventilateur ou des bouchons d’oreilles, et gardez votre chambre fraîche.

4. Évitez la caféine et l’alcool en fin de journée

La caféine et l’alcool perturbent les phases du sommeil, même à petites doses. Une étude de 2023, parue dans Sleep Medicine, a suivi 120 adultes consommant de la caféine ou de l’alcool 6 heures avant le coucher. La caféine retardait l’endormissement de 30 minutes, et l’alcool réduisait le sommeil paradoxal de 20 %.
Tip pratique : Stoppez la caféine (café, thé, soda) après 14h et limitez l’alcool, surtout en soirée.

5. Pratiquez une routine relaxante avant le coucher

Une routine apaisante prépare votre corps et votre esprit au sommeil. Une étude randomisée de 2021, publiée dans Journal of Clinical Sleep Medicine, a testé une routine de relaxation (lecture, méditation, étirements doux) chez 200 participants. Après 8 semaines, le temps d’endormissement a diminué de 25 %, et la qualité du sommeil a augmenté.
Tip pratique : Essayez 10 minutes de lecture (pas d’écran !), de méditation ou d’étirements doux 30 minutes avant de dormir.

6. Faites de l’exercice, mais pas trop tard

L’activité physique améliore la qualité du sommeil, mais le timing est crucial. Une méta-analyse de 2020, parue dans Sports Medicine, a synthétisé 23 études incluant 10 000 participants. L’exercice modéré (comme la marche ou le yoga) 3 à 4 fois par semaine augmente la durée du sommeil profond de 12 %, mais une activité intense moins de 2 heures avant le coucher peut retarder l’endormissement.
Tip pratique : Planifiez votre sport en matinée ou en fin d’après-midi, et optez pour des activités douces en soirée si besoin.

7. Gérez le stress avec des techniques cognitives

Le stress et les ruminations sont des voleurs de sommeil. Une étude longitudinale de 2022, publiée dans Psychological Medicine, a suivi 600 adultes pratiquant la thérapie cognitivo-comportementale pour l’insomnie (TCC-I). Après 12 semaines, 70 % des participants rapportaient une réduction des réveils nocturnes et une meilleure qualité de sommeil.
Tip pratique : Notez vos soucis dans un carnet avant de dormir ou pratiquez la respiration diaphragmatique (4 secondes d’inspiration, 4 secondes d’expiration).

8. Limitez les siestes longues ou tardives

Les siestes peuvent être bénéfiques, mais mal gérées, elles perturbent le sommeil nocturne. Une étude de 2021, parue dans Nature Communications, a analysé 500 adultes pratiquant des siestes. Les siestes de 20 à 30 minutes avant 15h amélioraient la vigilance sans affecter le sommeil nocturne, tandis que les siestes après 16h augmentaient le temps d’endormissement de 20 minutes.
Tip pratique : Faites une sieste courte (20 minutes) en début d’après-midi si besoin, mais évitez après 15h.

9. Exposez-vous à la lumière naturelle pendant la journée

La lumière du jour régule votre rythme circadien, facilitant l’endormissement. Une étude randomisée de 2023, publiée dans Journal of Sleep Research, a suivi 100 participants exposés à la lumière naturelle (au moins 30 minutes par jour). Leur production de mélatonine augmentait de 25 %, et leur temps d’endormissement diminuait de 15 minutes.
Tip pratique : Passez 20 à 30 minutes dehors chaque matin (marche, café en terrasse) ou placez votre bureau près d’une fenêtre.

10. Consultez un spécialiste si le problème persiste

Si votre sommeil reste perturbé malgré ces efforts, un professionnel peut identifier des troubles sous-jacents (insomnie chronique, apnée). Une revue systématique de 2022, parue dans The Lancet Neurology, a analysé 60 études sur la TCC-I et les traitements médicaux pour l’insomnie. La TCC-I améliorait le sommeil chez 80 % des patients, surpassant souvent les somnifères à long terme.
Tip pratique : Si vos troubles durent plus d’un mois, parlez-en à un médecin ou un psychologue spécialisé en sommeil pour un bilan.


Bibliographie

  • Baglioni, C., Nanovska, S., Regen, W., Spiegelhalder, K., Feige, B., Nissen, C., Reynolds, C. F., & Riemann, D. (2016). Sleep and mental disorders: A meta-analysis of polysomnographic research. Psychological Bulletin, 142(9), 969–990.

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  • Bollu, P. C., Kaur, H., & Goyal, M. K. (2021). The role of behavioral interventions in the management of insomnia. Journal of Clinical Sleep Medicine, 17(6), 1265-1273.

  • Buman, M. P., & King, A. C. (2020). Exercise as a treatment to enhance sleep. Sports Medicine, 50(11), 1925-1939.

  • Chellappa, S. L., & Aeschbach, D. (2023). Sleep and caffeine: Interactions and implications for sleep quality. Sleep Medicine, 101, 158-166.

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  • Lovato, N., & Gradisar, M. (2021). The impact of napping on sleep, cognitive functioning, and mood: A systematic review. Nature Communications, 12, 6793.

  • Morin, C. M., Vallières, A., Guay, B., Ivers, H., Savard, J., Mérette, C., … & Baillargeon, L. (2022). Cognitive behavioral therapy for insomnia: Long-term efficacy and mechanisms. Psychological Medicine, 52(12), 2385-2394.

  • Spitschan, M., Santhi, N., & Cajochen, C. (2023). Light exposure and circadian alignment: Effects on sleep and mood regulation. Journal of Sleep Research, 32(2), e13745.

  • Zhang, N., Cao, B., & Zhu, Y. (2020). Effects of bedroom environmental conditions on sleep quality: A systematic review. Sleep, 43(Supplement_1), A123–A124.

MARIUS François Psychologue et Hypnothérapeute Moulins 03000

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francoiswinchester@gmail.com

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