Le Conditionnement

Le conditionnement est un processus fondamental en psychologie, expliquant comment les êtres vivants, qu’ils soient humains, animaux ou même intelligences artificielles, apprennent à réagir à leur environnement. Il est à la base de l’acquisition de nombreux comportements, qu’il s’agisse d’habitudes quotidiennes, de réflexes ou encore de réponses émotionnelles aux événements.
Depuis les expériences de Pavlov et de son chien jusqu’aux recherches de Bandura sur l’apprentissage social, le conditionnement a façonné notre compréhension de l’apprentissage et de la mémoire. Il est également impliqué dans des phénomènes plus complexes comme les phobies, les psychotraumatismes ou encore l’intégration sociale. Si certains conditionnements permettent l’adaptation et la survie, d’autres peuvent être nuisibles et mener à des comportements inadaptés ou problématiques.
Mais comment fonctionne réellement ce mécanisme ? Quels sont les différents types de conditionnement et comment influencent-ils notre vie quotidienne ? Cet article vous plonge dans les mécanismes fascinants du conditionnement et ses implications psychologiques.

« Oui, on sait, le conditionnement, on va parler de Pavlov et de son chien…

– C’est exactement ça, mais pas que ! »

Il existe 3 types de conditionnement :

• Le conditionnement classique (aussi appelé conditionnement répondant, conditionnement de type I ou encore conditionnement Pavlovien)

• Le conditionnement opérant (aussi appelé conditionnement instrumental, conditionnement de type II ou encore apprentissage skinnérien).

• Le conditionnement vicariant (aussi appelé apprentissage par observation ou apprentissage social).

Ces 3 types de conditionnement se distinguent par leurs modalités d’apparition mais se base sur le même principe : la sauvegarde d’un comportement en fonction du résultat.

🔹Le conditionnement classique :

c’est le fait d’associer une réponse à un stimulus neutre, donc de provoquer un réflexe par un nouveau déclencheur. Pour mieux comprendre, on va parler un peu de celui qui a théorisé ce conditionnement, Ivan Pavlov. Lors d’une expérience avec son chien, Pavlov lui donnait une gamelle de nourriture juste après avoir agité une clochette. Au bout de plusieurs répétition, il s’est rendu compte que le simple son de la clochette permettait de déclencher le reflexe de salivation. Sans même présenter la nourriture au chien (ici).

« Mais ça peut être super dangereux comme truc !?

– Tout à fait… »

C‘est le phénomène responsable des psychotraumatismes : pour reprendre l’exemple dans l’article sur les psychotraumatismes ; le fait d’associer un nœud papillon rouge à un braquage et donc de réagir émotionnellement à la vue du nœud papillon seul.

🔹Le conditionnement opérant :

c’est le fait d’associer un comportement à une réponse. « Si je vais travailler, je gagnerais un salaire, par contre, si j’insulte mon patron, il y a des chances pour que je sois viré ». En fonction de la réponse (positive ou négative), le comportement sera adopté ou non.

Skinner l’a mis en évidence par des expériences avec des animaux. Il a réussi à apprendre à des souris et des pigeons à actionner un levier pour obtenir de la nourriture (ici).

🔹Le conditionnement vicariant :

c’est le fait de reproduire un comportement suite à l’observation en fonction du résultat observé.

« Et c’est tout ?

– Oui, c’est tout !

– Donc c’est du mimétisme !

– Absolument pas ! »

Le mimétisme se fait en même temps. Un enfant qui tire la langue devant son parent qui lui montre le geste simultanément, c’est du mimétisme. Un enfant qui ouvre une porte en attrapant la poignée parce qu’il a vu ses parents faire de nombreuses fois, c’est du conditionnement vicariant.

Bandura l’a mis en évidence avec la poupée Bobo. Il a laissé un enfant dans une salle de jeux avec un adulte qui frappait et insultait une poupée clown (Bobo). L’adulte sort ensuite pour laisser l’enfant seul. La suite, vous vous en doutez, l’enfant reproduit le même comportement que l’adulte. Une variante de cette expérience a été faite. Lorsque l’adulte est récompensé devant l’enfant pour ce comportement, l’enfant le reproduit. Lorsque l’adulte est puni devant l’enfant, ce dernier ne reproduit pas le comportement.

Dans ce dernier type de conditionnement, les neurones miroirs ont un rôle majeur.

« Et tout ça, c’est pour la vie ?

– ça peut oui ! »

Généralisation et extinction :

On parle d’extinction lorsque le conditionnement ne fonctionne plus. Pour reprendre l’expérience de Pavlov et de son chien : si Pavlov active la clochette plusieurs fois sans donner de nourriture, au bout de quelques répétitions, le chien ne salivera plus au son de la clochette.

La généralisation est une autre modalité du conditionnement. C’est lorsque le comportement en réponse au stimulus s’étend à d’autres situation. L’enfant qui apprend l’agressivité dans l’expérience de Bandura et de la poupée Bobo pourra généraliser la violence à d’autres cibles que la poupée. Il pourra frapper d’autres jouets, d’autres poupées et même des animaux ou des humains.

Bref…

le conditionnement est un principe à la base de la psychologie, un apprentissage qui associe une réponse de l’organisme face à une situation. Il permet la survie mais peut vite virer au cauchemar (le psychotraumatisme).

🔹Qu’est-ce que le conditionnement en psychologie ?

Le conditionnement est un processus d’apprentissage par lequel un organisme associe un stimulus ou un comportement à une conséquence spécifique. Il est à la base de nombreux comportements humains et animaux.

🔹Quels sont les trois types de conditionnement ?

Il existe le conditionnement classique (apprentissage par association), le conditionnement opérant (apprentissage par conséquence) et le conditionnement vicariant (apprentissage par observation).

🔹Quelle est la différence entre conditionnement classique et opérant ?

Le conditionnement classique repose sur l’association entre un stimulus et une réponse automatique, tandis que le conditionnement opérant est basé sur les conséquences d’un comportement (récompense ou punition).

🔹Le conditionnement peut-il être modifié ou effacé ?

Oui, par un processus d’extinction, où l’association entre stimulus et réponse disparaît. Cependant, certains apprentissages conditionnés peuvent être profondément ancrés, notamment en cas de trauma.

MARIUS François Psychologue et Hypnothérapeute Moulins 03000